Revue théologique des Bernardins n°4 – Février 2012

Florent Urfels


  • La Cène et la Pâque juive : un enjeu théologique
    Florent URFELS
    La divergence entre les Synoptiques et Jean au sujet de la Cène (repas pascal ou non) est souvent présentée comme un conflit entre interprétation théologique et historicité des faits. Cet article déplace la question du côté de la motivation des auteurs : quel intérêt y a-t-il à raconter l’institution de l’Eucharistie ? Il s’agira de répondre à un problème de dispersion rituelle mais aussi d’inscrire dans la liturgie ecclésiale le rapport de dépendance (Synoptiques) ou d’autonomie (Jean) du christianisme vis à- vis du judaïsme.
  • Prier comme il convient
    Éric MORIN
    Paul dit dans l’Épître aux Romains que nous ne savons pas prier comme il convient et explique alors à son lecteur le rôle de l’Esprit dans la prière chrétienne. Les citations de psaumes dans d’autres passages de l’Épître aux Romains permettent de montrer comment l’Esprit offre au baptisé de vivre la prière du Christ. Ainsi la prière qui convient est essentiellement action de grâce parce qu’action de la grâce.
  • Qui est mon prochain
    Marguerite LÉNA
    Ces réflexions, développées à l’occasion d’un colloque interreligieux en Tunisie, dessinent un parcours qui va de l’évidence spatiale et sociale du proche à la Révélation biblique du prochain, en s’appuyant sur la célèbre parabole du Bon Samaritain. Mais cette Révélation sollicite également la pensée philosophique, de Kant à Levinas et à Paul Ricoeur. Il apparaît alors que la raison, en s’ouvrant à la parole révélée, reçoit d’elle un surcroît d’exigence et de lumière.
  • Jacques Maritain et Henri de Lubac : distance, convergences et rapprochement
    Jean-Miguel GARRIGUES
    Cet article veut introduire à la lecture de la correspondance entre Jacques Maritain et le P. Henri de Lubac, qui va paraître bientôt aux éditions du Cerf, en la mettant en perspective à partir de leurs cheminements respectifs. Cette correspondance est moins abondante que celle que le P. de Lubac a entretenue avec Étienne Gilson, mais elle jalonne leur vie sur une longue durée et reflète l’évolution du positionnement de l’un vis-à-vis de l’autre. Partis d’approches existentielles et de manières de penser trop distantes pour ne pas se croire divergents voire parfois opposés, ces deux penseurs chrétiens ont d’abord découvert qu’ils faisaient les mêmes choix de croyants sur des questions décisives qui sont devenues autant de points de contact entre eux. Un dialogue sur l’enracinement de la vie théologale dans la personne humaine s’est ainsi noué, ce qui leur a permis de s’engager ensemble dans le combat de la foi exigé par la crise post-conciliaire.
  • La religion chrétienne et le défi des cultures
    Vincent GUIBERT
    L’universalité de la foi chrétienne est aujourd’hui mise en doute. Comment justifier une mission chrétienne universelle qui ne soit pas perçue comme l’aliénation d’une culture locale par la présomption arrogante d’une autre culture soi-disant supérieure, mais accueillie comme la transmission d’une connaissance salvatrice, d’un amour rédempteur ? Comment une culture, intimement liée à une religion particulière, peut-elle s’ouvrir à la grâce du Christ sans perdre son âme ? Comment sortir de cette impasse ? Est-il finalement possible de rendre compte de l’universalité de la foi chrétienne ? Par quels moyens l’Église peut-elle signifier que Jésus-Christ accomplit l’aspiration religieuse de l’humanité afin que les cultures puissent concrètement s’ouvrir à la grâce du Christ ? Cet article propose des pistes pour penser aujourd’hui une authentique rencontre entre l’Évangile et la culture.
  • La bioéthique libérale : existe-t-il un conflit entre liberté et dignité ?
    Brice de MALHERBE
    Dans le débat bioéthique européen émerge une critique de la notion de dignité perçue comme potentiellement liberticide. Cette critique libérale se fonde sur une prétendue étanchéité entre le rapport à soi et le rapport à autrui. Cependant, un rapport à soi enclos dans une sphère entièrement autonome n’est pas possible. La relation à autrui est constitutive de la construction de soi. La dignité personnelle s’inscrit dans la trame des relations. La dignité de chacun est d’épanouir sa liberté en amour d’autrui comme Dieu aime.
  • Comment s’ouvrir à l’être ?
    Thierry AVALLE
    De l’être redécouvert et pensé dans sa finitude à l’être qui renvoie à au-delà de lui-même comme « parabole » ou « reflet » de l’Être par soi, il y a le chemin de Heidegger à Siewerth. Ce faisant, richesse et pauvreté de l’être apparaissent d’autant plus clairement. Seul celui à qui est donnée la réceptivité amoureuse de l’enfant peut accueillir cet être qui est en son plus profond amour.
  • Genèse et postérité d’une formule de Sénèque. Variantes et parallèles bibliques
    Jean-François RIAUX
    Le sens commun soutient volontiers que la vie est faite d’épreuves ; vivre, c’est souvent faire face aux mauvais coups du sort ainsi qu’à ses ennemis intérieurs, c’est se heurter à une adversité visible et invisible : la maladie, la mort, la convoitise, la cupidité… autant de maux qui hantent nos existences. Sénèque, par le biais de la formule « Vivre, c’est combattre » passée à la postérité, nous invite à nous mobiliser contre toutes ces formes d’infortune. Le christianisme, soucieux de proposer au pécheur la voie de son propre salut, invite aussi chacun d’entre nous à livrer un combat (spirituel), une guerre contre nos funestes mouvements. De l’Antiquité aux temps modernes, philosophes et hommes de foi se font écho pour réagir au mal hors de nous ou en nous.
  • Recensions
  • Date de publication 31/01/2012
  • Type de publication Revue théologique des Bernardins
  • Nombres de pages 198
  • Prix 14
  • Thème Théologie et philosophie
  • ISBN 978-2-249-62028-7
  • Editeur Lethielleux