Jeudis Théologie

La résurrection du Christ est-elle un fait historique ?

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Il existe (et cela, n’en doutons pas, chez chacun d’entre nous) une tendance à dématérialiser, symboliser, moraliser la Résurrection.

D’ailleurs, si l’immortalité de l’âme est admise par de nombreuses philosophies païennes, la résurrection du corps est le point de rupture entre l’Évangile et la pensée grecque, comme saint Paul en fit l’expérience devant l’aréopage d’Athènes. De fait, la Résurrection est, à hauteur d’homme, un universel scandale, de prime abord plus propre à détourner qu’à convertir le commun. Ses caractéristiques sont si contraires à tout ce qui existe en matière religieuse, si inimaginables, qu’elles plaident par elles-mêmes en faveur du fait historiquement avéré.
Qu’importe, diront peut-être imprudemment les plus prudents d’entre nous ; que la Résurrection fût symbolique ou au contraire puissamment corporelle, quelle importance, au fond ? L’essentiel n’est-il pas le tombeau vide au lendemain de la Crucifixion ?
Il importe, et à un point absolument crucial. Dans ce monde qui refuse droit de cité et, plus encore, droit de vie aux corps les plus fragiles, l’embryon handicapé, le mourant comateux, l’homme atteint d’Alzheimer nous rappellent que leur corps, dans sa matérialité brute, est constitutif de leur être : vouloir faire disparaître leurs tares ou cacher celles-ci au regard, c’est, de fait, les supprimer, eux. Quand le Christ apparaît aux apôtres et à Thomas, Il leur apparaît dans sa chair torturée. Les traces de nos crimes sont éternelles sur la chair de Jésus. Loin des canons esthétiques et hygiénistes de ce monde, les traces de nos actes, de notre histoire s’inscriront sur nos corps ressuscités. La perfection est, décidément, un mot qui nous échappe.

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