Huit siècles d'histoire
Au XIIIe siècle, une révolution intellectuelle secoue l’Europe.
Les monastères, jusqu’alors principaux centres intellectuels, cèdent peu à peu le pas aux Universités nouvellement créées dans les grandes villes : Bologne, puis Paris, Oxford, Cambridge, Heidelberg…
L’Église doit tenir compte de l’émergence de ces villes et des transformations culturelles profondes qui touchent toute l’Europe. Dans une bulle de 1245, le pape Innocent IV encourage vivement les cisterciens à aller faire des études à Paris, comme le font les dominicains et les franciscains. Au cœur de cette capitale intellectuelle européenne, ils pourront étudier la théologie et les grandes disciplines du savoir humain.
C’est un moine anglais, Étienne de Lexington, abbé de Clairvaux, qui initie le projet du Collège Saint-Bernard, bientôt désigné comme Collège des Bernardins, qui va servir de lieu d’étude et de formation aux moines cisterciens.
Quelques années après la création de l’Université de Paris, la construction commence en 1248 sur un terrain marécageux en bord de Seine, et sur le modèle architectural des abbayes cisterciennes.
Pendant plus de quatre siècles, ce lieu de savoir accueillit des jeunes moines et des professeurs venus de toute l’Europe, et contribua au rayonnement intellectuel de la ville et de l’Université de Paris, jusqu’à la Révolution. Après la réforme, l’activité du Collège des Bernardins ralentit. Peu à peu, une part considérable du domaine primitif est aliénée et des terrains sont donnés à bail pour la construction de maisons individuelles.
À la Révolution, après le départ des élèves et des religieux, le Collège est vendu comme bien national en 1791. L’église, construite en 1338 par le pape Benoît XII, ancien élève et professeur du Collège des Bernardins, dont il ne reste aujourd’hui que la sacristie, est en grande partie démolie par le tracé de la rue de Pontoise (1810) puis lors du percement du boulevard Saint Germain (1859). Le bâtiment principal, resté la propriété de la Ville de Paris, est utilisé à des buts divers. Devenu prison pour les bagnards, il est bientôt utilisé comme entrepôt, puis sert brièvement à nouveau d’école pour les Frères des Écoles chrétiennes, avant d’être, à partir de 1845 et jusqu’en 1995, une caserne de pompiers et enfin un internat pour l’École de police.
En 2001, sous l’impulsion du cardinal Jean-Marie Lustiger, ce bâtiment, classé au titre des Monuments historiques en 1887, est finalement racheté à la ville par le Diocèse de Paris, afin d’y entreprendre un projet culturel audacieux, qui lui redonne vie, dans la fidélité à son origine mais totalement tourné vers la modernité.
En 2008, après une rénovation complète qui dura 6 ans menée par Hervé Baptiste, architecte en chef des monuments historiques pour la partie ancienne et Jean-Michel Wilmotte pour les espaces contemporains, le Collège des Bernardins renoue avec sa vocation initiale en devenant un lieu de recherche et de débat pour l’Église et la société, sur la question de l'homme et de son avenir. Pour la première fois de son histoire, il est ouvert à tous.
Quelques jours après son ouverture, le 12 septembre 2008, le Collège des Bernardins a accueilli le Pape Benoît XVI qui y a prononcé le premier d’une série de discours sur les rapports entre foi et culture contemporaine.
À travers le choix de formes simples et de matériaux nobles, les architectes ont proposé une traduction contemporaine de la sobriété cistercienne. Partout où c’était possible, la lumière naturelle a été favorisée. Longue de 70 mètres, large de 14 mètres et haute de 6 mètres environ, la grande nef offre une splendide perspective. En conjuguant matériaux de qualité et technologies de pointe, le Collège des Bernardins a su répondre au défi de son aménagement : faire face à des besoins plus contemporains tout en restant fidèle à son héritage.
Aujourd'hui, nouveaux espaces modernes et splendeur architecturale d'origine cohabitent pour accueillir un public toujours plus nombreux et varié.
Vous pouvez les découvrir sur le site dédié à la location des espaces.
En individuel ou en groupe, découvrez le Collège des Bernardins à travers les visites guidées
Un projet sans équivalent
Le Collège des Bernardins est un projet sans équivalent. Il n’existe pas d’autre exemple de bâtiment historique aussi ancien devenu un édifice recevant du public et accueillant un programme si riche et novateur.
Toutefois, cette ambition d’excellence a un coût : 1 M € d’investissement par an. Pour perpétuer sa mission au service de l’homme et de son avenir, le Collège des Bernardins a besoin de votre soutien.