Par son travail de paléontologue itinérant, par son long séjour en Chine, par son insertion dans la communauté scientifique internationale et aussi par son appartenance à la Compagnie de Jésus, sans doute l'Ordre religieux le plus cosmopolite de l'Eglise, Pierre Teilhard de Chardin a perçu très tôt la mondialisation en germe dans l'humanité.

Il l'appelait planétisation et la voyait culminer dans l'émergence d'une noosphère se construisant peu à peu par l'interconnexion des consciences, celles-ci se sur-personnalisant en même temps qu'elles s'unifieraient. Désormais, la mondialisation est omniprésente ! On la rencontre dans l'économie, le commerce, la finance, mais aussi dans le maillage Internet, les déplacements de personnes, le transfert des technologies et des idées, le brassage des cultures. Elle est présente également dans la diffusion, en chaque point du globe, de toutes les traditions religieuses de l'humanité, chacune avec ses croyances et ses sagesses. Et voilà bien le problème ! Chaque religion qui vivait jusqu'alors tranquillement sur son pré carré se trouve soudain confrontée à d'autres discours religieux ... et aussi aux multiples défis venus de la mondialisation, en particulier à cette autre vision du monde façonnée par la science.

Ces défis, le Père Teilhard les avait durement affrontés dans sa vie de prêtre et de savant. Mais il avait été capable, bien avant tous les autres, d'élaborer une synthèse, d'unifier en lui les deux pôles de son expérience humaine : la science et la foi. Cela lui permettait d'écrire en 1940, dans l'épilogue de son livre "Le Phénomène Humain" :" Le christianisme remplit toutes les conditions que nous sommes en droit d'attendre d'une Religion de l'Avenir, et c'est donc par lui que passe vraiment l'axe principal de l'Evolution ". Cette vision de Teilhard de Chardin concernant la mondialisation, l'émergence de la noosphère et la place du christianisme est-elle encore valable aujourd'hui ?

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