Jeudis Théologie

Peut-on croire à la résurrection ?



« Quand ils entendirent parler de résurrection des morts, les uns se moquaient, et les autres déclarèrent : « Là-dessus nous t’écouterons une autre fois. » (Ac. 17, 32). Lorsqu’il mentionna la Résurrection devant l’Aréopage d’Athènes, Paul suscita un mur de rires et de perplexité.

Le discrédit fut tel que l’entretien se trouva écourté par ceux-là mêmes qui le sollicitaient. Chose, au fond, peu surprenante, car l’univers mental des Grecs était structuré par une anthropologie fondée sur une séparation claire entre la chair et l’esprit, le corps et l’âme (en ce domaine, nous sommes à certains égards leurs héritiers).

Plus surprenante fut la réaction de la foule vis-à-vis de Jésus, lors de la résurrection de la fille de Jaïre : « Jésus, arrivé à la maison du notable, vit les joueurs de flûte et la foule qui s’agitait bruyamment. Il dit alors : « Retirez-vous. La jeune fille n’est pas morte : elle dort. » Mais on se moquait de lui. » (Math. 9, 23-24)

Pourquoi, « plus surprenant » ? Car contrairement aux Grecs, les Juifs du temps de Jésus ne regardaient pas la résurrection après la mort comme une chose impossible (exceptés les Sadducéens). Dans la Bible, en effet, chair et esprit sont absolument unis ; la foi dans un Dieu de vie qui triomphe de la mort et qui donne à l’homme le choix entre la vie et la mort (Deut. 30, 15-20) demeure centrale.

Or si nous croyons que la résurrection des corps est un point second, il est probable que les autres grands mystères de la foi soient affectés par ce doute. Qu’est-ce donc que dire : « Je crois en la résurrection de la chair ? »

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