Philosophie

Questions ouvertes à la démocratie (2010/11)


Dans toute démocratie, l’opposition déclame à grand cri que l’on n’est justement pas en démocratie !

Au XXe siècle, les marxistes ont rêvé de « démocratie réelle », « démocratie totale » et ont rempli les cimetières. Les démocraties que nous constatons sont quant à elles bien imparfaites et partielles. Est-ce pure démagogie ? Ou bien est-ce le propre de la démocratie de se contester ? Qu’en est-il de l’autorité ? On reproche aux gouvernements démocratiques d’en manquer face aux ennemis intérieurs et extérieurs. Mais la seconde guerre mondiale et la guerre froide ont été gagnées par des régimes démocratiques contre des autorités dont on sait aujourd’hui qu’elles ne contrôlaient plus grand chose chez elles. Et si la démocratie, au fond, était la seule vraie autorité ? Nous catholiques vénérons la vérité, Jésus-Christ. Il s’est offert, oui, mais ne s’est pas présenté aux élections. Peut-on mettre la vérité au vote ? Peut-on tolérer que vérité et erreur s’affrontent dans des élections ? Pourtant, le pape et les abbés sont élus, nos dogmes sont votés par des conciles et deux cent cinquante ans après les puritains anglais, les catholiques se sont ralliés à la démocratie dans l’état laïc. Ce cours veut démêler les fils de ce régime étrange, indispensable et mal aimé, libérateur et frustrant, toujours bancal mais si stable, qu’on appelle démocratie.