Un Père de l’Église, une question

(Re)découvrir les Pères de l’Église


Découvrir le visage d’un Père de l’Église, explorer une question qu’il a portée. Telle est l’ambition du cycle de conférences « Un Père de l’Église, une question » animé par le père Philippe de Forges, docteur en théologie.

Enseigner la théologie, est-ce inculquer une doctrine construite par des hommes ? 

Philippe de Forges. Pour les chrétiens, la théologie n’est pas une réflexion humaine sur Dieu; c’est une explicitation rationnelle de la parole divine. Les premiers penseurs chrétiens ont cherché à rendre raison de ce mystère dont témoignaient les apôtres, à le rendre plus accessible. Ces penseurs, appelés « Pères de l’Église », ne veulent pas être originaux ; ils tiennent à rester fidèles à la foi qu’ils ont eux-mêmes reçue. Tout en visant une plus grande intelligence de la foi, ils ne réduisent jamais le mystère divin à une doctrine humaine. 

Quelle importance revêtent aujourd’hui ces saints d’autrefois ? 

Ph. de F. La tradition donne le nom de Pères de l’Église aux penseurs qui ont participé à l’élaboration de la doctrine chrétienne durant les premiers siècles de son histoire. Leurs enseignements nous parlent encore beaucoup, notamment parce que nombre de ces Pères étaient chrétiens dans un monde qui ne l’était pas. Le contexte est parfois similaire au nôtre, celui d’un XXIe siècle marqué par le pluralisme religieux, ou d’une Europe confrontée à une forte déchristianisation. 

En quoi la théologie est-elle le lieu d’un dialogue ?

Ph. de F. Les Pères de l’Église élaborent leurs enseignements dans une confrontation aux juifs, aux païens ou aux « hérétiques ». Ils forgent leur pensée en connaissant d’autres opinions. Ceux qui se penchent sur les textes des Pères découvrent qu’approfondir le mystère de la foi suppose d’entrer en dialogue avec les autres