Un équipe pluridisciplinaire se penche sur le statut de l'embryon.

Avec la dépénalisation de l’avortement et le développement des techniques de fécondation artificielle, l’embryon est devenu l’un des sujets majeurs des débats bioéthiques, à défaut d’être reconnu comme sujet par le droit.

Ainsi que le montre Aude Mirkovic, le refus des juristes de définir le statut de l’embryon aboutit à une qualification de fait, changeante selon le juge et l’affaire arbitrée. Le débat philosophique, lorsqu’il existe, tend à substituer la recherche du consensus à celle de la vérité (ce qu’est l’embryon).

Or cette carence volontaire du droit, par le relativisme qui la sous-tend, ne favorise-t-elle pas, ainsi que le souligne Tugdual Derville, la levée de l’interdiction de la recherche sur l’embryon ? Pourtant, des objections solides, de nature philosophique mais aussi scientifique, existent : ainsi que l’explique le Dr Henri Bléhaut, les recherches en biologie embryonnaire infirment le préjugé courant selon lequel l’embryon ne serait qu’un « amas de cellules ». Thibaud Collin nous expose quant à lui les présupposés anthropologiques présents derrière la notion galvaudée de « projet parental » et en discute le bien-fondé.

C’est à la lumière de l’amour de Dieu pour la totalité de la personne (corps et âme) que le Père de Malherbe aborde la question tandis que Pierre-Olivier Arduin, étudiant les instructions Donum Vitæ et Dignitas Personæ, montre que les arguments développés par l’Église pour fonder l’éthique qu’elle défend, s’appuient non simplement sur la foi mais sur la ratio. Enfin, Elizabeth Montfort, forte de sa triple casquette de juriste, philosophe et femme politique, analyse les enjeux juridiques, éthiques et politiques de l’insécurité législative qu’implique toute idée de révision des lois de bioéthique.

Ces regards croisés sur l’embryon, en nous informant des derniers développements de la bioéthique, remettent plus largement en perspective les modes de pensée qui caractérisent notre modernité tardive.

Programme

• 9h : Introduction
• 9h10 : La médecine procréative et ses acteurs : réalités de l'assistance médicale à la procréation aujourd'hui

M. Tugdual Derville, délégué général de l'Alliance pour les Droits de la Vie

• 9h40 : Le développement embryonnaire humain

Dr. Henri Bléhaut, directeur de la recherche à la Fondation et à l'Institut Jérôme Lejeune

• 10h45 : Faut-il définir un statut juridique pour l’embryon humain ?

Mme Aude Mirkovic, maître de conférences en droit à l’université d’Evry, codirectrice du master 2 Droit des biotechnologies à Evry

• 14h : Regards philosophiques sur l’embryon

M. Thibaud Collin, philosophe

• 14h30 : « Mon embryon, tes yeux le voyaient » Ps 139,16

Père Brice de Malherbe, docteur en théologie, enseignant à l’École Cathédrale et directeur de recherche au Collège des Bernardins.

• 15h : Le statut éthique de l'embryon humain : la réflexion innovante du magistère récent

M. Pierre-Olivier Arduin, directeur de la commission bioéthique du diocèse de Fréjus-Toulon, directeur des études du master en bioéthique de la Fondation Jérôme Lejeune et de l’Institut politique Léon Harmel

• 15h30 : Questions aux conférenciers
• 16h15 : Les enjeux du projet de révision des lois de bioéthique

Mme Elizabeth Montfort, juriste et philosophe, conseillère régionale d’Auvergne

• 16h45 : Questions au conférencier
• 17h15 : Conclusion