Spiritualité, Art et Littérature - Semestre 1

Nous aborderons sous un autre angle l’exploration des rapports de tension et de fécondité absolument exceptionnels entre l’inquiétude du Salut, si vive au XVIIe siècle, siècle de saint Augustin, et les écrivains. Trois écrivains à la fois extrêmement brillants et profonds, au regard et à la plume particulièrement acérés pour percer à jour les âmes : La Marquise de Sévigné : elle nous fait confidence dans ses Lettres de ses interrogations pressantes sur son salut et celui des autres ; grande lectrice des auteurs religieux, dont saint Augustin. Jean de La Bruyère : une façon singulière d’« exposer » au regard du public, par des Caractères, ceux qui, dans les différents aspects d’une société, s’exposent par vanité : la vanité du « monde », dans tous les sens de ces deux mots, dont le sens biblique. Le duc de Saint-Simon : dans les Mémoires, la cour de Louis XIV scrutée comme un monde clos où s’affrontent « anges de Lumière » et créatures des ténèbres ; une sorte de Dies Irae dans une prose baroque et visionnaire. Avec eux, nous rencontrerons des esprits d’exception, comme les Messieurs de Port-Royal, et parmi eux Pierre Nicole et ses Essais de morale, que Madame de Sévigné voulait « boire en bouillon ». Nous croiserons aussi les regards de graveurs et de peintres.