Mardis des Bernardins

ICÔNES : QUAND L’ART RÉCONCILIE


Une soirée-débat exceptionnelle organisée autour de l'exposition "Pour la vie du monde. Icônes contemporaines de Russie, d'Ukraine et d'ailleurs" où regards russes et ukrainiens s’interrogeront sur le rapport entre l’art, l’esthétique, l’éthique et la paix.

Être une icône, aujourd’hui, c’est réunir les attributs significatifs d’une activité ou d’une classe, c’est représenter un genre, un type. L’icône moderne et profane est la glorification paradoxale d’une individualité promue symbole d’un groupe. Pourtant les icônes écrites par les iconographes russes et ukrainiens de l’exposition (du 14 au 20 janvier dans l’ancienne sacristie) nous démontrent l’inverse. Le singulier renvoie dans son unicité à une fraternité universelle. Certains de ces visages ont été apposés sur des couvercles de caisses de munitions, cela nous rappelle combien notre humanité commune nous oblige.

Saint boris et gleb
Les saint Boris et Gleb, porteurs de la passion. Sergeï Shikhachevsky, Moscou
32 x 87,5 cm - Argile, vernis, or
la martyre maria
La martyre Maria Skobtsova. Julia Ulyanova
115 x 56 cm
Mère de Dieu à l'enfant
Mère de Dieu à l’enfant. Sophia Atlantova, Alexandre Klimenko, Kiev
46,5x51 - Fragment d’une caisse de munitions, tempera. 2019

Lorsqu’un peintre d’icône russe représente la figure des princes Boris et Gleb, qui furent canonisés au Moyen Age pour avoir pris sur eux la violence de leur frère aîné, ne cherche-t-il pas à rappeler que la paix est le bien commun le plus précieux ? Lorsqu’un peintre d’icône ukrainien transforme des caisses de munition en icône de la Mère de Dieu, n'appelle-t-il pas à placer la prière au-dessus de toute autre considération ? Ce travail de la société civile en faveur de la paix a-t-il des chances de pousser les chrétiens à dépasser les peurs et à s’engager en faveur de la paix ?

Animé par Antoine Arjakovsky, co-commissaire de l’exposition, co-directeur du département de recherche Politique et Religions du Collège des Bernardins

[Vidéos] Elles/ils nous ont dit :

" Un nouvel intérêt pour l’icône, partie intégrante de l’Église " - Grégoire Aslanoff, Chargé de cours d'histoire de l'art chrétien à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge

" Les icônes, des outils de paix " - Olga Vokh, participante et fidèle de l’Église greco-catholique ukrainienne

Revivez cette soirée en images et en tweets :

Pour aller plus loin

Avec :
Grégoire Aslanoff
Chargé de cours d'histoire de l'art chrétien à l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge
Anna Canter
Artiste plasticienne, co-fondatrice du Centre Anne de Kyiv et fondatrice de Little Odessa Gallery 
Alexis Struve
Archiprêtre de l'Eglise orthodoxe