Jeudis Théologie

Fin du monde ou fin des temps : que dit la Bible ?


« Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges des cieux, pas même le Fils, mais seulement le Père, et lui seul » (Matth 24, 36). Cette parole prononcée à Gethsémani souligne que la fin du monde n’est pas un secret.

Le secret, c’est la fin des temps. Même pour le Fils, nous dit Jésus.

S’interroger sur la différence entre fin du monde et fin des temps s’apparente à deux autres interrogations philosophiques fondées sur la connaissance scientifique et aussi anciennes que l’humanité : le monde est-il fait pour nous (question du principe « anthropique ») ? Sommes-nous seuls dans l’univers ? Toutes ces interrogations ont en commun de posséder une dimension vérifiable, positive, et une dimension plus subjective mais qui ressortit néanmoins elle aussi du registre de la vérité et de l’erreur.

Cependant, il est loin le temps où Aristote pouvait fonder son modèle de cité sur l’harmonie alors supposée du cosmos. Notre univers, celui de la mécanique quantique (infiniment petit) comme celui de la relativité générale (infiniment grand), est irreprésentable. Ses lois demeurent encore en grande partie à trouver et des modèles concurrents (« big bounce » - « grand rebond » - « multivers », etc.) achèvent de brouiller le regard que l’homme moderne peut porter sur lui. Or si, à l’instar de la science, l’homme moderne se méfie des certitudes, il a besoin comme ses prédécesseurs d’un soubassement positif, scientifique, à partir duquel penser et agir dans le monde.

Transcription 

On nous a choisi un thème qui est absolument bienvenu pour le temps de l'Avent et qui arrive à son œuvre même, dernier jeudi théologie avant Noël, puisqu’il s'agit de fin des temps, de fin du monde. Donc on suggère qu'il y a une distinction entre les deux et c'est ça que je vais essayer de réfléchir avec vous. Et puis que la Bible soit le guide, la lumière, les deux à la fois pour comprendre de quoi il s'agit, en voir les enjeux et pouvoir continuer une réflexion. 

Nous partons pour 26 minutes de conférence qui sera suivie comme d'habitude d'un quart d'heure de questions-réponses.

Donc fin des temps fin du monde, je vous lis ce verset de l'Évangile selon saint Matthieu que vous connaissez qui est au chapitre 24 dans le discours apocalyptique de Jésus sur le Mont des Oliviers au verset 36 :

Mais, dit Jésus, ce jour et cette heure, nul ne les connaît ni les anges des cieux, ni le Fils, personne sinon le Père et lui seul.

La déclaration est très claire : il y a une fin du monde ; quant à la fin des temps, c'est un secret. La fin du monde n'est pas un secret et la fin des temps est le secret du Père même vis-à-vis du Fils. Extrêmement intéressant. C’est donc que l'idée d'une fin du monde est accessible aux hommes ; par eux-mêmes, les hommes peuvent y réfléchir et vous avez des scénarios d'astrophysiciens.

Mais vous avez aussi aujourd'hui des scénarios d'écologistes ; vous avez des scénarios de psychanalystes et si on appelle fin du monde notre mort à chacun de nous, vous avez des scénarios de médecins : « Monsieur si vous continuez à fumer comme ça, il vous en reste pour cinq ans ».

Qu’il y a une fin du monde, nous le savons ; ce que signifie la fin des temps, c'est une question purement théologique. Donc voilà l'enjeu de notre réflexion. 

Au fond, la question qui est devant nous, c'est : qu'est-ce que nous apprend la science ? la science des savants mais aussi la science quotidienne. Et qu'est-ce que nous apprend Dieu sur la question de la fin du monde et la fin des temps ? Qu’est-ce qui est donc caché dans l'idée de fin des temps, que ce ne soit pas une question humaine ni angélique ni même du Fils mais seulement du Père ? Pourquoi fin des temps et fin du monde, ce n’est pas pareil ?

Pour réfléchir à ça, j'ai besoin donc, je pense que c'est l'enjeu de la rencontre d'aujourd'hui, de réfléchir à des exemples. J'en prendrai deux de ce que la science peut connaître mais de la limite jusqu’où va son savoir et encore une fois par science je parle évidemment de la science des savants, celle qui se construit avec des repères objectifs, des expériences vérifiables, mais aussi de la science qui est simplement beaucoup plus personnelle transmise de génération en génération qu’ont développée des peuples qui n'avaient pas de CNRS ni Collège de France.

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