Jeudis Théologie

Y-a-t-il une dignité du corps ?



Le christianisme est tout entier une religion du corps.
L’affirmation paraîtra audacieuse à notre époque, soucieuse de s’extirper toujours davantage de ce qu’elle nomme l’infâme « carcan judéo-chrétien » qui joue pour nous le rôle que tenait le corps face à l’âme dans le platonisme : un tombeau, un sépulcre auquel nous serions enchaînés comme l’huître l’est à sa coquille (Phédon).
Et pourtant. Devant Thomas se tient le Ressuscité. Que voit Thomas qui lui fait s’exclamer : « Mon Seigneur et mon Dieu » ? Est-ce la miraculeuse apparition du Christ au milieu des apôtres « les portes étant fermées » ? Est-ce la beauté parfaite et éternellement jeune d’un Dieu à la manière des Grecs ? Ce sont ses blessures. C’est le paradoxe, lourd de sens, d’un Dieu que l’on reconnaît aux blessures qu’Il porte, trace éternelle de Sa Passion, c’est-à-dire de nos péchés et de Son pardon infini.
Face à la haine sourde et de plus en plus active que notre époque voue à nos corps finis, face à la tentation du transhumanisme et de ses corps manipulés, augmentés, dénaturés… le christianisme vient nous rappeler tout ce qu’être corporel signifie pour notre humanité. Il y une dignité du corps et celle-ci ne passe pas par la santé, notamment dans la définition angélique et effrayante qu’en donne désormais l’OMS.

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