Jeudis Théologie
La conscience, voix de Dieu ou d'opinion ?
Autrement dit : comment savoir si la voix intérieure qui juge mes mouvements passés ou pèse mes actes à venir, les juge et les pèse en fonction du véritable bien et du véritable mal ? D’ailleurs, qu’est-ce que le bien, qu’est-ce que le mal ? Le bien se confond-il avec ce que veut ou fait le plus grand nombre ? Le mal est-il uniquement dans ce que tout le monde s’accorde à rejeter ? La conscience, alors, serait la voix de l’opinion ? Quelque chose en nous, cependant, notre conscience elle-même, murmure obstinément qu’il n’en est rien.
S’interroger sur ce qu’est la conscience morale a des conséquences absolument décisives pour chacun de nous puisque son être est condition de notre liberté à choisir entre le bien et le mal. Mais, pour les chrétiens, cette liberté n’est pas pure « volonté libre ». Elle est orientée par la lumière de vérité qui luit en chaque homme, celle qui, selon saint Thomas d’Aquin, a pour fonction de discerner le mal et d’incliner au bien. Le vieux mot d’« examen de conscience » reprend ici, à côté de la prière comme écoute attentive de Dieu, la vigueur qu’on lui dénie trop souvent (quand on ne l’ignore pas).
À nous, avec l’aide de Dieu, de faire mentir Stanislaw Jerzy Lec, qui, malicieux, constatait de « Monsieur Tout-le-monde » : « Il avait bonne conscience. Elle n’avait pas beaucoup servi. »
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