Jeudis Théologie
Peut-on dans certains cas mettre fin à la vie humaine ?
« Mettre fin à la vie humaine ». Graduellement, subrepticement, nous nous habituons à ce genre d’euphémisme que l’on pourrait plus brutalement mais plus justement traduire : existe-t-il des cas où le meurtre, l’homicide, comme moindre mal, est permis ?
Face à cette redoutable question, nous tentons de faire tenir ensemble deux attitudes a priori antagonistes qui ont pour point commun de résulter d’un manque de définition. D’une part, même dépourvues de religion, nos sociétés ont tendance à soutenir que la vie humaine (voire toute vie) est sacrée. Reliquat d’une culture judéo-chrétienne qui ordonne encore à leur insu notre droit et notre morale ? Ou impératif catégorique que la raison redécouvre à l’aune des transgressions commises au XXe siècle ?
Mais d’autre part et dans le même temps, nos sociétés concluent avec la mort des arrangements toujours plus étendus : application de la peine de mort, interventions armées piétinant le droit international, méconnaissance de toute notion de guerre juste, et, de plus en plus, avortement, euthanasie, en invoquant, dans ces derniers cas, une « dignité » qui n’est plus définie.
Or la Bible, de la Genèse aux Évangiles ou aux Épîtres de Paul, permet de comprendre ce qu’est vraiment cette dignité, trop souvent invoquée à tort et à travers et parfois même pour justifier le pire. La sagesse biblique, ramassée dans l’encyclique Evangelium Vitæ (L’Évangile de la Vie), nous permettra d’envisager dans leur complexité les cas concrets où cette question s’invite, du droit voire du devoir de légitime défense (d’une personne ou d’un pays) au problème de l’acharnement thérapeutique. « Suis-je le gardien de mon frère ? » lançait Caïn à Dieu après le meurtre d’Abel. Et nous-mêmes ?
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