Entreprises : La grande déformation
Olivier Favereau
Par Olivier Favereau, co-directeur du département Economie et Société du Collège des Bernardins.
L’originalité de l’ouvrage repose sur la proposition fondamentale, totalement à rebours de l’opinion reçue, que les actionnaires ne sont pas propriétaires de l’entreprise.
Il s’agit d’un travail interdisciplinaire qui croise de manière inhabituelle anthropologie, droit, économie et gestion.
Évoquer l’entreprise dans la perspective de la personne n’est pas anodin. C’est d’abord une manière de rappeler que l’entreprise est une affaire d’hommes et des femmes qui s’y unissent pour travailler à un projet commun. Des hommes qui lui apportent du capital, c’est-à-dire le fruit du travail accumulé par les hommes, et qui bénéficient des services ou des produits de l’entreprise. L'entreprise devient alors un lieu de coopération qui suppose une multiplicité d’acteurs, engagés librement dans un ensemble de relations ordonné à l’obtention d’une fin commune. La manière de concevoir l’entreprise et celle de concevoir l’homme, les motivations de sa liberté et la place des relations, ne peuvent être indépendantes.
La crise oblige à une réflexion fondamentale urgente sur l’entreprise, plus indispensable que jamais pour l’emploi et la compétitivité et pourtant mal aimée des salariés qui s’en détournent, écœurés par les excès de la finance et les comportements de certains employeurs, épuisés aussi par les contraintes du stress au travail. Un travail d’analyse approfondi et accessible qui apporte un nouvel éclairage.