Revue théologique des Bernardins n°2 – Juin 2011
Jérôme Alexandre
Ouvrage collectif avec André-Marie Ponnou-Delaffon, Jérôme Alexandre, Brice de Malherbe, Pierre-Marie Hombert, Marguerite Léna et Thierry Avalle.
- Éditorial
André-Marie Ponnou-Delaffon
- Une pensée théologique de l’origine,
Jérôme ALEXANDRE
En réfléchissant sur la différence entre origine et commencement, cet article jette un éclairage sur l’écart de méthode et d’objectif entre la philosophie et la théologie. Traversant la pensée de Tertullien, d’Origène et d’Augustin, aux prises chacun différemment avec la question du sens de l’In principio biblique, il conduit le lecteur à méditer le fait que le premier acte de Dieu soit une parole et que cette première parole soit agissante. L’origine en théologie est commencement. Ce commencement est la révélation d’un événement insondable qui n’est pleinement reçu que dans le Christ.
- L’homme nouveau, utopie de la bioéthique,
Brice de MALHERBE
Le projet bioéthique est, dès son élaboration, orienté vers la construction utopique d’un homme nouveau. Sa remise en cause de la nature personnelle de chaque homme le conduit à la tentation d’un eugénisme liberticide. La sagesse rationnelle peut nous en garder à condition d’adhérer à l’expérience de l’existence personnelle. L’Écriture nous révèle que le passage du vieil homme à l’homme nouveau est oeuvre du Christ en son mystère pascal.
- Écouter René Girard en théologie. À propos du livre de James Alison, Le Péché originel à la lumière de la Résurrection,
Pierre-Marie HOMBERT
Le livre de James Alison est l’un des tout premiers, sinon le premier, qui étudie de manière précise la fécondité de l’anthropologie girardienne pour la théologie. Il le fait en exposant la doctrine du péché originel dans sa genèse, c’est-à-dire à partir de la foi au Christ de Pâques compris comme victime ressuscitée. L’article n’en est pas un exposé systématique. Il s’agit seulement de « notes de lectures » en vue d’une présentation du livre et de la soirée débat qui eurent lieu, en présence de René Girard, le 22 octobre 2009 au Collège des Bernardins de Paris.
- La pudeur, « sentinelle de l’invisible »,
Marguerite LÉNA
La pudeur est abordée ici tout à la fois comme un sentiment et un sens spécifiques, caractéristiques de l’homme en tant que « spirituel jusque dans sa chair ». Elle marque et garde le seuil entre corps-objet et corps-sujet, entre visible et invisible, entre sphère privée et sphère publique. Aussi est-elle essentielle, non seulement à la formation affective, mais aussi à la vie intellectuelle et morale. Elle a enfin un rôle décisif dans la vie spirituelle, nous interdisant de traiter Dieu en idole et donnant son juste ton à l’annonce de l’Évangile.
- Chemins vers l’être,
Thierry AVALLE
Les chemins vers l’être, qui en sa contingence peut produire de l’angoisse, sont bariolés et paradoxaux. C’est une expérience quasiment indicible qui nous fait « toucher » le néant des choses. Mais l’être est donation. L’évoquer est une invitation à répondre à l’appel qui surgit au détour du chemin, à se laisser dépouiller par l’être même pour aller vers la joie.
- Recensions.