Retrouvez les vidéos des interventions du colloque conclusif du séminaire Corps et âmes en devenir  du 2 décembre 2017.

Entre Lou, Sigmund et Anna le féminin en question

Sylvie Sesé- Léger, psychanalyste de la Société Psychanalytique Freudienne 
Quels liens se sont tissés entre Sigmund Freud et Lou Andreas Salomé  a qui il confie "fille Anna" ? En s’appuyant sur les correspondances entre ces trois protagonistes qui forment un trio nous demanderons : quel rôle Lou a-t-elle joué dans l’évolution d’Anna, du côté de la sublimation, versant écriture ? 
Et Lou ? La correspondance avec Freud, son dialogue et son débat avec lui, à propos de leurs travaux respectifs, sa « Lettre ouverte à Freud », éclairent sur les coordonnées de son lien transférentiel à Freud. Mais qu’en est-il de Freud lui-même dans sa relation à Lou, femme non mère, écrivain, philosophe, muse de penseurs et de poètes, et psychanalyste ? Quels enjeux, côté féminin, pour ces trois-là ensemble et séparément ?
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Naître qu’une femme

Jean-Michel Hirt, psychanalyste, professeur de psychopathologie, co-directeur du séminaire, Corps et âmes
en devenir, du Collège des Bernardins
Avec Lou Andreas-Salomé, la pensée du corps féminin devient une "connaissance par les gouffres" dont l'amour sexuel et spirituel est l'expression incarnée : celle qui change "l'éternellement imparfait en un événement éternel".
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Les pères en partage

Paule Lurcel, psychanalyste de l'Association Psychanalytique de France
Lou Andreas-Salomé occupe une place singulière dans la psychanalyse. Elle a une vue critique sur les avancées freudiennes, sans chercher à faire école et dans le respect des concepts psychanalytiques. L’originalité de sa pensée s’exprime à partir de ce qu’elle appelle “le fantasme” afférent au père primitif et à son meurtre, tel que Freud l’envisage dans Totem et tabou. Cette femme dans la psychanalyse souligne la différence de position des femmes et des hommes vis-à-vis de ce meurtre et son retentissement pour chacun d’eux sur l’organisation de la pensée et de l’être au monde. Trois de ses textes sont repris pour suivre cette pensée inventive qui se déploie hors des chemin connus: D’un premier culte, premier écrit psychanalytique écrit en 1913, “Anal” et “sexuel”,  texte majeur écrit en 1915, et enfin, “Ce qui découle du fait que ce n’est pas la femme qui a tué le père, son dernier texte psychanalytique paru en 1928. Ses contributions psychanalytiques sont précieuses et incitent à penser.
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Ecrire au féminin

Des différends entre Lou Andreas-Salomé et Freud
Janine Filloux, psychanalyste du Quatrième Groupe
Lorsqu’en 1913 Freud sollicite Lou Andreas-Salomé pour une étude sur les problèmes de la vie féminine, celle-ci agrémente sa réponse d’une position de principe sur les modalités de son engagement dans le cercle freudien. En affirmant, d’emblée, qu’elle parle en tant que femme, et que sa contribution n’aura rien à voir avec la psychanalyse, elle éclaire les enjeux de ce qui, dans son dialogue avec Freud et la psychanalyse, sera l’affirmation d’une pensée personnelle qu’elle développera dans ses conceptions du féminin, de la sublimation et de la création, conceptions divergentes de celles de Freud. C’est ainsi qu’à l’édifice métapsychologique de Freud sur le développement libidinal de la femme, Lou Andreas-Salomé opposera la nécessité de rechercher le spécifique de la psyché féminine dans l’affirmation de sa vie pulsionnelle, et soutiendra que la sexualité ne peut être un renoncement à la limite du moi. De par l’importance qu’elle accorde à la vie intuitive, aux sources pulsionnelles agissantes, elle défendra également une approche psychanalytique par la subjectivité, l’expérience personnelle et la pensée intuitive, peu conforme aux exigences de scientificité freudiennes. Bien qu’elle ouvre ainsi des voies outrepassant les limites épistémologiques que Freud assigne à la recherche psychanalytique, on peut dire que l’originalité, comme la hardiesse de sa pensée, seront honorées par Freud jusqu’au terme de leur long dialogue.
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A propos de la création : le dialogue Lou Andreas-Salomé et Rainer Maria Rilke

Oliva Todisco, psychanalyste de l'Association Psychanalytique de France
L’analyse de la correspondance entre Lou Andreas-Salomé et Rainer Maria Rilke permettra d’exposer la relation, passionnée et passionnante entre la psychanalyste et celui qui fut l’un des grands poètes du 20eme siècle et relater leurs échanges au sujet de l’art et du processus de création, très éclairants et d’une grande actualité.
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Force et persuasion d’une compreneuse

Jean-Yves Tamet, psychanalyste de l'Association Psychanalytique de France
L'amitié entre Freud et Lou Andréas-Salomé a évolué à une période particulière des relations entre celui-ci et sa fille Anna; de plus, celle-ci a rencontré auprès de Lou Andreas-Salomé une amie d'une autre génération qui lui a sans doute permis de s'extraire d'une relation alors complexe avec son père. Le propos puise à ces interférences croisées entre ces trois personnes singulières.
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Le Dieu de Lou

Gemma Serrano, professeur de théologie à la Faculté Notre-Dame, co-directeur du séminaire, Corps et âmes
en devenir, du Collège des Bernardins
L’intérêt pour Dieu et « l’homme pieux » remonte à l’enfance de Lou et c’est l’un des problèmes qui n’ont pas cessé de l’intéresser pendant toute son existence. Tout au long de son œuvre, les différentes représentations de Dieu sont analysées non pas pour « revêtir » encore et toujours conceptuellement Dieu mais pour mettre à nu ce qu’elle nomme l’expérience originelle de la vie et l’attitude de l’âme « religieuse » en face de la réalité.
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