Série de doubles programmes mixant les musiques « savantes » et « non savantes », le cycle « Alterminimalismes » est conçu comme un vagabondage stylistique et musical autour des possibles avatars contemporains du minimalisme.

Celui-ci n’est pas ici envisagé suivant son acception réductrice, d’ailleurs discutable – désignant ce mouvement qui, né aux États-Unis au cours des années 1960, avec des compositeurs comme Steve Reich ou Philip Glass, se caractérise par un retour à la tonalité et à la pulsation, et une dimension répétitive héritée autant de la forme traditionnelle du canon que de certaines musiques extra-européennes –, mais au contraire au sens le plus « flottant » du terme. Musique de la « stase »*, qui s’attache avant tout à scruter le phénomène sonore, en défiant les codes dramaturgiques en vigueur dans le discours musical européen ; musique qui remet en jeu les habitudes d’écoute, mais aussi les rituels parfois archaïques de la musique de tradition occidentale, le minimalisme nous semble porteur d’enjeux d’ordre esthétique autant qu’« éthique » qui n’ont rien perdu de leur acuité, et qui outrepassent largement les frontières taxinomiques.
Le cycle « Alterminimalismes » veut ainsi inviter à une véritable expérience d’écoute, à la fois affranchie et recueillie.