Depuis les années 1960-1970 et les alertes lancées face à la menace de l'apocalypse nucléaire, l'écologie politique s'est développée « à l'ombre des catastrophes ».

La diffusion des idées collapsologues au début du XXI^e siècle renforce la tendance. Quelles sont les conséquences politiques de ce catastrophisme écologiste ? L'annonce de l'effondrement à venir, tissée de peur, de pessimisme et de fatalisme, ne fait-elle que le lit de la dépolitisation voire de l'autoritarisme ? Le catastrophisme peut-il, au contraire, mener à l'action ? Alors que le projet démocratique fondé sur la croissance, le progrès et l'abondance semble dépassé dans un monde plus que jamais conscient de sa finitude et de ses limites, les expérimentations politiques conduites sous les auspices décroissants peuvent-elles être le terreau d'un nouveau modèle à inventer, fondé sur la sobriété collective ?

Intervention : Luc Semal, Maître de conférences en Science politique au Muséum national d'histoire naturelle, chercheur au Centre d'écologie et des sciences de la conservation (Cesco) et chercheur associé au Centre d'études et de recherches administratives, politiques et sociales (Ceraps)